N° PA13000099 - Ensemble paroissial Saint-Martin-de-Castillon
Mis à jour le 16-05-2023
Adresse :
route de l’Arcoule
Fiche officielle
Propriétaire :
propriété de la commune
Auteur :
Beissière Laurent (peintre);Ratye Georges (peintre);Audran Jacques (maître d’euvre);Audran Pierre (maître d’oeuvre)
Siècle :
17e siècle;19e siècle
Date :
2021/07/28 : inscrit MH
Contact :
mediatheque.patrimoine@culture.gouv.fr
Historique :
Une première chapelle est construite au Xe siècle. Elle devient ensuite l'une des deux églises paroissiales des Baux qui englobait alors Maussane, Mouriès et le Paradou. En 1633, l'église est partiellement reconstruite par Jacques Audran, maçon des Baux. Le parti roman (voûte en berceau) est sans doute inspiré de l'existant qui subsiste. Sa qualité d'église paroissiale la rend vite trop petite, ce qui devient une problématique récurrente pendant plus de deux siècles. En 1671, la chapelle Saint-Joseph construite au Sud sur le dessin de Pierre Audran est la première extension de l'église. Dans la foulée, la nécessité de loger dignement un curé conduit à la (re)construction d'un presbytère. La seconde extension de l'église réalisée en 1703, sous l'impulsion de Sébastien Quenin, crée la vaste chapelle de la Vierge qui forme le pendant Nord de la chapelle Saint-Joseph. L'effort de construction se porte au XVIIIe siècle essentiellement sur le presbytère, le seul chantier notable pour l'église étant celui du clocher en 1772. En 1735, le presbytère en très mauvais état est petit. En plus des réparations, une extension sur le cimetière est entreprise en 1742. Elle consiste à créer le bâtiment à l'Est du jardin ainsi qu'à exhausser d'un étage le bâtiment existant (Nord du jardin). Ceci nécessite le déplacement du cimetière avec sa croix (CLMH 1935) vers l'Est de l'église avant qu'il ne se cantonne au Nord pour finir par être déplacé en 1873 à son emplacement actuel. La Révolution marque une période de latence pour la vie de l'église qui est reléguée au statut de succursale en 1790. Alors que Saint-Martin de Castillon prend le nom du Paradou, l'église redevient paroissiale. La problématique de la place ne tarde pas à réapparaître. Plusieurs solutions sont envisagées. En 1848, l'abside du chœur de la nef XVIIe siècle est (re)construite. Cet agrandissement trop modeste nourrit les premiers projets d'une reconstruction entière de l'église qui s'avère rapidement trop onéreuse et lourde à mettre en œuvre (destruction du presbytère). Un projet pragmatique dessiné par Bompuy finit par être retenu en 1866 : l'agrandissement de la chapelle de la Vierge, de sorte que cette dernière couvre une surface équivalente à la nef principale. Toutefois cette entreprise n'est pas pérenne. Le projet que Véran réalise en 1894 apporte une solution définitive aux problématiques constructives et au manque de place. L'architecte arlésien construit une nouvelle nef à la place de l'ancienne chapelle de la Vierge plus grande que la nef XVIIe siècle. Les contraintes budgétaires de la communauté, qui ont finalement déterminé toute l'histoire de l'édifice, conduisent Véran à dessiner un projet sobre, à la décoration simple mais travaillée dans une esthétique néo-romane qui lui est chère. Il reprend un parti proche de l'existant avec ses trois travées et sa voûte en berceau. En revanche, il élance l'ensemble en exhaussant de manière significative la hauteur de cette nouvelle nef et se démarque en dessinant un chevet à pans coupés. Parmi les quelques décors sculptés, les chapiteaux des colonnes du portail du sculpteur Brémond sont notables. Fort de cette réalisation, Véran est retenu en 1896 pour une seconde phase de chantier destinée à harmoniser les façades de la nouvelle nef (XIXe) et de l'ancienne (XVIIe). L'église que livre Véran est sobre dans son écriture mais aussi dénuée de décor peint. Le chartiste George Ratyé et le curé Laurent Beissière sont les principaux artisans des petintures qui revêtent le chœur et chacune des chapelles latérales entre 1894 et 1904. Ponctuellement, des ouvrages d'ébénisterie et des vitraux sont commandés notamment à l'atelier aixois de Louis André. Le presbytère est remanié dans les années 1880, période à laquelle un imposant escalier est détruit, la distribution aux étages est revue et l'affectation des pièces est modifiée. Toutefois la logique d'ensemble est maintenue puisque les pièces de vie sont conservées au rez-de-chaussée, les chambres, à l'étage, et les pièces fonctionnelles, dans le bâtiment à l'Est du jardin. En outre, le décor modeste de la cure a été en grande partie conservé notamment dans ses voûtements d'arêtes.